Depuis plusieurs millénaires, Bordeaux et la région bordelaise ont nourri une passion débordante pour le vin. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui la considèrent comme la capitale internationale du vin. Si cette notoriété est, bien sûr, due à la saveur des vins produits, elle est aussi la résultante de nombreux autres facteurs. Ainsi chacun de ces breuvages et ces appellations se distinguent tant par leurs goûts que par leur histoire. Sur les traces de cette dernière, découvrez les évènements qui ont marqué l’existence des célèbres vins de Bordeaux.

Apparition des premiers vins bordelais

La naissance des vins de Bordeaux est un évènement remonte à plusieurs millénaires. Durant la période de l’Antiquité, Burdigala (ancien Bordeaux) devait importer ses vins auprès de l’Italie et de la Narbonnaise. En raison des sommes colossales qu’impliquait cette transaction, les notables de la région ont jugé qu’ils seraient plus avantageux de produire eux-mêmes leurs vins. C’est alors que les premiers vignobles bordelais ont vu le jour au début du 1er siècle.

Le cépage planté à l’époque était communément désigné par les appellations « biturica » et « biturigiaca ». Il présentait une constitution beaucoup plus résistante au froid. D’après certaines études, il serait l’ancêtre des cépages cabernets que nous consommons actuellement.

Une nouvelle ère de développement

Il faut attendre le XIIe siècle pour que les vins de Bordeaux amorcent une nouvelle phase dans leur ascension. En 1152, le futur roi de l’Angleterre Henri Plantagenet prend pour épouse la duchesse Aliénor d’Aquitaine. Dès lors, le peuple anglais commence à importer beaucoup de vins bordelais. Nommés Claret, ces vins arboraient des couleurs relativement claires.

Comme l’Angleterre disposait d’une importante flotte navale, ces échanges commerciaux ont fini par décupler l’essor des vignobles bordelais. Par la même occasion, ils ont accéléré le développement du port de Bordeaux. En principe, les expéditions de vins se faisaient via des tonneaux de près de 900 litres. C’est ainsi que le tonneau et le tonnelage sont devenus les unités de volume mondiale assignée au jaugeage des bateaux.

Une véritable révolution

Du XVIIe au XVIIIe siècle, la production des vins de Bordeaux a connu une véritable révolution. Si les populations anglaises préféraient nettement le Claret, les Hollandaises, quant à eux, manifestaient une certaine préférence pour les vins rouges et blancs. Compte tenu de leur statut de grands acheteurs de vins et de grands navigateurs aussi, ils ont commencé, peu à peu, à orienter la production bordelaise vers d’autres horizons.

En stimulant la créativité des producteurs, on peut même dire aujourd’hui qu’ils ont été à l’origine de la naissance des premiers grands et célèbres vins. Dans cette foulée, une course effrénée pour la qualité s’est installée dans la région bordelaise. La production de vin s’est alors réorganisée et professionnalisée. Sujette à diverses études, elle a notamment vu apparaître ses tout premiers classements.

Par la suite, le terme « cru » a gagné beaucoup de terrain. Il était généralement utilisé par les Anglais pour désigner les vins Latour, Lafite et Margaux. Le monde a même connu son plus grand millésime au cours de l’année 1811, avec la production des légendaires vins de la comète. Quatre décennies plus tard, en 1855, un classement des grands crus allait placer les vins bordelais au sommet de l’échelle.

Une renommée au-delà des frontières

Hélas, au XIXe siècle, la production des vins de Bordeaux a pris un sacré coup avec l’avènement du phylloxéra et du mildiou qui s’en prenaient férocement aux vignes. Un malheur n’arrive jamais seul. S’en suit alors la Deuxième Guerre mondiale qui ravage près de 10 % des vignobles bordelais.

Toutefois, rien n’était encore perdu pour la région, puisque le gel de 1956 favorisera le rajeunissement de l’encépagement. Autre événement d’importance dans l’histoire du bordelais, les grandes chaleurs qui ont caractérisé la fin des années 50 ont permis aux producteurs de revoir leurs techniques de vinification.

Au sortir, en seulement quelques années, la qualité des vins de Bordeaux a évolué drastiquement. Affichant une qualité en constante évolution, ils sont, aujourd’hui, mondialement reconnus comme des breuvages de haute tenue, comme de haute technicité.